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Le mystère de l'Ascension, du point de vue liturgique
©Transfiguration - Stéphane Le Meur @Ateliers Chéret

Le mystère de l'Ascension, du point de vue liturgique

Publié le dans Se former

« Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai ». Jn 16,7

 

Il n’est pas facile de présenter le Mystère de l’Ascension, du point de vue liturgique, depuis la réforme du Missel Romain promulguée par Paul VI en 1969 [1], suite à la Constitution sur la Sainte Liturgie du Concile Vatican II [2].   En effet, les membres les plus influents du Conseil pour la mise en œuvre de la Constitution sur la sainte liturgie, mis en place par Paul VI [3] ont surtout cherché à valoriser la « cinquantaine pascale », c’est-à-dire l’intervalle de temps qui court du dimanche de Pâques au dimanche de Pentecôte. Comme le disent les « Normes universelles de l’année liturgique » :

22. « Les cinquante jours à partir du dimanche de la Résurrection jusqu’à celui de Pentecôte sont célébrés dans la joie et l’exultation, comme si c’était un seul jour de fête, ou mieux ‘un grand dimanche’ [4]. En ces jours-là, on chante principalement Alléluia. »

Dès lors, la fête de l’Ascension placée au quarantième jour après Pâques, selon la chronologie des Actes des Apôtres, pouvait rompre cette cinquantaine festive, surtout si l’on commençait à évoquer le « départ » de Jésus, événement pas forcément joyeux. En ce sens, le Missel réformé a opéré un petit changement, passé souvent inaperçu : le Cierge pascal – qui symbolise « la présence vivante du Christ dans l’Église » [5] – est maintenant éteint après la fête de Pentecôte, lui qui était auparavant éteint à la fête de l’Ascension. 

Mais avant d’en venir à des dimensions peut être oubliées du Mystère de l’Ascension, voyons comment notre Missel actuel nous le donne à vivre.

Notre humanité participe déjà à la gloire de Jésus auprès du Père

La prière d’ouverture de la Messe de l’Ascension dit ceci :

« « Dieu tout-puissant, fais-nous exulter d’une joie sainte et nous réjouir dans une fervente action de grâce, car l’ascension de ton Fils, le Christ, nous introduit déjà auprès de toi, nous, les membres du corps dont il est la tête, appelés à vivre en espérance dans la gloire où il nous a précédés ». 

Cette prière est tirée du sermon LXXIII de Saint Léon, pape de 440 à 461. Elle a été choisie spécialement par les pères réformateurs du Missel pour plusieurs raisons :

  • elle maintient le climat de joie et d’action de grâce qui sied à la cinquantaine pascale 

Le Psaume 46, commun aux trois années liturgiques, renforce également ce climat de joie :

« Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor.

Sonnez pour notre Dieu, sonnez, sonnez pour notre roi, sonnez ! »

  • elle développe une théologie de l’Eglise comme corps, dont les chrétiens sont les membres et le Christ la tête. Si le Christ a été élevé par son Père « au-dessus de tout », nous qui faisons corps avec lui vivons « déjà » avec lui au ciel « en espérance ». Elle dit le « déjà-là » de la Vie éternelle, qui sera notre participation à la gloire du Christ, dans la toute proximité du Père. 

La seconde lecture prévue pour l’année A est sans aucun doute ce qui a inspiré la partie du sermon de St Léon reprise dans notre prière d’ouverture pour la Messe de l’Ascension :

Ep 1, 17-23 : « Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, […] ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel,
la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles […] C’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts
et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. […] Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps… »

 

Jésus « avec » nous jusqu’à la fin du monde

C’est par ces mots que St Matthieu conclut son évangile et c’est ce passage qui est retenu comme lecture de l’Évangile en année A :

Mt 28, 16-30 : « 18 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, 20 apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Ces paroles de Matthieu sont reprises (depuis le Missel promulgué par Paul VI) dans l’antienne proposée pour la communion : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde, alléluia ! »

Toute la question est de savoir comment comprendre cet « avec »… Car il ne peut être question d’un « avec » Jésus de la manière dont il était « avec » ses disciples avant sa mort ni non plus depuis sa Résurrection « jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel », comme dit le texte des Actes des Apôtres (1ère lecture pour les 3 années liturgiques). Précisément, cet enlèvement de Jésus au ciel vient clore cet « avec » du temps des apparitions du Ressuscité à ses disciples. St Luc (l’auteur des Actes des Apôtres) donne à celui-ci une « épaisseur » de 40 jours : 

Ac 1,3 : « C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu ».

De plus, ne proclame-t-on pas dans le Credo :

« Je crois en […] Jésus Christ, […] qui […] est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. »

« D’où il viendra », proclame-t-on, affirmant par là un lieu – la droite de Dieu – auquel nous n’avons pas pour l’instant accès, même si « nous y vivons en espérance » (prière d’ouverture) ; mais, précisément, l’espérance induit un futur : « d’où il viendra ».

Ce futur, nous le proclamons à nouveau dans le chant d’anamnèse : « Nous attendons ton retour dans la gloire ! », reprenant par-là les derniers mots du dernier livre de notre Bible, le Livre de l’Apocalypse : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! ». De ce retour, les Actes des Apôtres nous en disent quelque chose, par le truchement des anges :

Ac 1, 11 : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ».

Mais qui dit « retour » dit « départ ». Comment donc comprendre correctement ce « je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » de la finale de Matthieu ? 

 

La promesse de l’Esprit Saint

Il nous faut revenir à LA lecture propre à la fête de l’Ascension, puisque retenue pour les trois années liturgiques, celle du 1er chapitre des Actes des Apôtres :

Ac 1, 4-5 : « 04 Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : 05 alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »

D’autres lectures du Temps pascal viennent éclairer cette « promesse du Père » : et tout d’abord, l’Évangile du 6° dimanche de Pâques, qui précède donc la fête de l’Ascension, Jn 14, 15-21 :

« 16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : 17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.  18 Je ne vous laisserai pas orphelins… »

L’Esprit Saint est ici appelé « autre » Défenseur (Paraclet, en grec). Jésus se désigne donc comme un premier défenseur ; l’Esprit Saint en sera un autre.

A cette lecture fait écho l’antienne retenue pour introduire le Magnificat à l’Office de Vêpres du Jour de l’Ascension :

« Roi de gloire, Dieu de l’univers, toi qui montes au plus haut des cieux, ne nous laisse pas orphelins, envoie-nous celui que le Père a promis, l’Esprit de vérité, alléluia. » [6]

Cette antienne – qui était la même pour les dix jours entre Ascension et Pentecôte avant la réforme du Missel de 1969 – combine à la mémoire de la montée au plus haut des cieux du Seigneur les versets de Jn 14, 18a : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (notre passage d’Évangile pour le 6ème dimanche de Pâques, cité plus haut), Jn 15,26 : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. » (Passage d’Évangile retenu pour le jour de Pentecôte, année B), mais aussi Ac 1,4 : «  Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. » (notre 1ère lecture pour le jour de la fête de l’Ascension ».

Encore cette antienne combine-t-elle tous ces éléments scripturaires de façon fidèle, mais libre, ce qui fait tout l’intérêt ici de la liturgie de l’Église, qui propose, en fait, une interprétation de l’Écriture. 

D’une part, on voit que l’interprétation liturgique n’hésite pas à appliquer à l’ascension-départ du Christ ce verset de Jn 14, 18a. Pourtant, la suite du verset 18 peut prêter à confusion ; voici le verset en entier : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. » La liturgie de l’Église tranche et oriente le « je ne vous laisserai pas orphelins » vers l’envoi de l’Esprit Saint. Soulignons la forme déprécative de l’antienne : « envoie-nous celui que le Père a promis » (à la différence du passage du Livre des Actes : « …mais d’y attendre la promesse du Père »). La liturgie de l’Église transforme ici en prière ce dont l’Écriture témoignait de façon narrative. Tout le lien entre Ascension et Pentecôte est dit ici, et l’attitude spirituelle d’attente priante qui doit y correspondre. 

Un dernier point : cette antienne du Magnificat, chantée aujourd’hui à l’Office des Vêpres du Jour de l’Ascension, dit bien : « envoie-nous celui que le Père a promis, l’Esprit de vérité ». Or, l’antienne latine disait « mitte promissum Patris in nos » (envoie sur nous la promesse du Père). Le latin était sans doute plus fidèle à sa source scripturaire (Ac 1,4) ; la traduction francophone pointe sur la 3ème personne de la Trinité : l’Esprit Saint.

On dira : tout ceci n’est-il pas pinaillage (pour ne pas être grossier !) ? Est-ce bien important ? C’est que la liturgie, par sa répétition d’année en année, forge nos cœurs croyants, presqu’à notre insu ! En l’occurrence, s’affrontent ici deux façons de vivre en croyant : celle qui mettrait l’accent sur la présence permanente de Jésus en nous et dans son Eglise (le « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »), accent renforcé par la réforme du Missel de 1969 par la valorisation de la cinquantaine pascale ; et celle qui mettrait l’accent sur l’envoi de l’Esprit Saint en nos cœurs, valorisant du même coup l’attente du retour de Jésus dans la gloire à la fin des temps. Nous tenons pour plus juste cette deuxième vision théologique : elle prend mieux en effet en considération la troisième personne de la Trinité, l’Esprit Saint, et son inhabitation en nos cœurs. Par ailleurs, à force de dire (notamment en catéchèse) que Jésus est présent en nos cœurs et parmi nous, ne sape-t-on pas ce qui caractérisait l’attente vive des premières communautés chrétiennes, toutes tournées vers le retour en gloire de leur Seigneur Jésus-Christ ?

 

La compréhension liturgique du passage évangélique sur les « amis de l’époux »

Commençons par citer le passage évangélique :

Mt 9,14-15 : « 14 Alors les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »

15 Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. »

(Voir parallèles : Mc 2, 18-20 et Lc 5, 33-35).

Au IV° siècle, il y eut tout un débat sur la reprise du jeûne. En effet, la règle générale, en matière de vie chrétienne, n’était pas la fête et l’abondance, mais bien le jeûne et la pénitence, au moins chez les moines. C’est ainsi qu’un certain Cassien[7] et son ami Germain, visitant la Thébaïde et rencontrant des moines égyptiens, s’étonnent auprès de leur abbé Théonas de la règle de ne pas jeûner durant la cinquantaine pascale, ce qu’ils ne connaissaient pas dans leur monastère de Syrie. Théonas leur répond en s’appuyant sur le passage évangélique des « amis de l’Époux » et en faisant référence au temps béni des quarante jours durant lesquels Jésus ressuscité était apparu aux disciples. Germain ne manque pas alors de lui faire remarquer qu’en toute bonne logique, la règle de ne pas jeûner ni de s’agenouiller devrait alors s’arrêter au quarantième jour après Pâques, puisque c’est ce jour-là que l’Époux fut enlevé aux disciples. 

Un peu auparavant, Maxime de Turin [8] avait déjà écrit :

« Nous ne jeûnons pas pendant la quinquagésime (la cinquantaine) parce qu’en ces jours le Seigneur demeure avec nous […] car il a dit lui-même ‘Les fils de l’Époux peuvent-ils jeûner, tant que l’époux est avec eux’ […] Lorsqu’après ces jours-là il monte au ciel, nous jeûnons de nouveau comme l’a dit le même Sauveur : ‘Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé et alors ils jeûneront en ces jours-là’. En effet, lorsque le Christ monte au ciel et est arraché à nos regards nous souffrons non de la faim corporelle mais de la faim de l’amour »[9]. 

On pourrait encore citer en ce sens Isidore de Séville [10], dans son livre « Des offices ecclésiastiques », grand liturgiste devant l’Éternel, qui résume bien la pensée patristique au sujet des « amis de l’Époux » :

« La plupart accomplissent ce jeûne après l’Ascension du Seigneur, en se réclamant de l’autorité de l’évangile ‘Les fils de l’Époux peuvent-ils être dans le deuil tant que l’Époux est avec eux ? …’ […] Mais quand ce temps est révolu et que le Christ montant aux cieux nous a retiré sa présence corporelle, le jeûne est tout indiqué pour que nous méritions par l’humilité du cœur et l’abstinence de la chair de recevoir du ciel l’Esprit Saint promis ». [11]

Enfin, la liturgie de l’Église de Milan, légèrement différente de celle de Rome, réformée par son archevêque Saint Charles Borromée au 16ème siècle, retient pour la vigile de l’Ascension ce passage de l’Écriture sur les « amis de l’Époux », indiquant par là qu’elle l’entend du mystère de l’Ascension (et non pas de celui de la mort de Jésus). La même Église de Milan et le même Charles Borromée replaceront les trois jours de Rogations [12] après la fête de l’Ascension, « parce qu’il semblait être alors permis de jeûner avec plus de liberté depuis que le divin Époux de l’Église avait été enlevé » [13] (tandis que la liturgie romaine assigne aux 3 jours des Rogations les lundi, mardi et mercredi d’avant l’Ascension). 

Que retenir de toutes ces traditions liturgiques, voire de ces débats liturgiques ?

  • Elles disent que les apparitions du Ressuscité pendant quarante jours ont bien une épaisseur historique. Il y a eu un avant l’enlèvement de Jésus au ciel et un après. Entre la Résurrection de Jésus et son Ascension, il s’est donné à voir, il a parlé, il a mangé avec ses disciples, il s’est fait toucher par Thomas et d’autres. Ce n’était pas un ectoplasme ! Même si son corps ressuscité était différent (« glorieux », dit la tradition de l’Église).
  • Après son enlèvement au ciel, l’Église est comme veuve : elle attend le retour de son Époux à la fin des temps. Elle est tendue vers cette « seconde » venue. Dans cette attente, elle prie et elle jeûne.

 

Conclusion liturgique et théologique sur le Mystère de l’Ascension
  • Mais comme de nombreuses personnes qui font l’expérience du veuvage, l’Église fait aussi l’expérience de sa responsabilité. Elle peut agir elle-même, unie à son Époux mais sans la présence corporelle de Celui-ci.
  • Elle le fait d’autant mieux qu’elle ne reste pas « orpheline » de son Défenseur, Jésus-Christ ; ce dernier lui promet de lui envoyer un « autre Défenseur », l’Esprit de Vérité, qui lui assure d’agir unie à Lui et de se souvenir de tout ce qu’il lui a dit (Jn 14,26 – Évangile du 6ème dimanche de Pâques, année C). 
  • La fête de l’Ascension pointe sur celle de Pentecôte et sur le mystère de l’Esprit Saint, 3ème personne de la Trinité. Serons-nous comme Marie-Madeleine au tombeau, qui veut s’attacher au corps glorieux de Jésus, et à qui ce dernier est obligé de dire : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. » (Jn 20, 17) ? Ou nous attacherons-nous à la Personne du Saint Esprit, qui nous est donné « substantiellement » après que le Christ fut monté au ciel, comme le dit Grégoire de Nysse ? [14] [15]

En vue de la fête de l’Ascension, il nous faut décidément méditer sur cette parole de Jésus :

« Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai ». Jn 16,7 [16]

 

Jean-Louis Poillion, diocèse de Lille, diplômé de l'ISL

 

[1] Constitution Apostolique Missale Romanum du 3 avril 1969. http://archivesweb.cef.fr/prive/liturgiecatholique.fr/liturgiecatholique.fr/Constitution-apostolique-Missale76e1.html?artsuite=0
[2] Constitution Sacrosanctum Concilium, du 04 décembre 1963.
[3] Consilium ad exsequendam Constitutionem de Sacra Liturgia, mis en place par Paul VI début 1964. 
[4] Avec ici un renvoi à Saint Athanase, évêque d’Alexandrie de 328 à 373 et à sa Lettre Festale 1.
[5] « Grand cierge allumé solennellement et béni durant la nuit de Pâques. Il signifie la présence vivante du Christ dans l’Église. Placé dans le chœur jusqu’à la Pentecôte, il servira ensuite pour les baptêmes et pour les funérailles célébrés dans l’année. » Voir https://eglise.catholique.fr/glossaire/cierge-pascal
[6] Avant la réforme du Livre des Heures (Bréviaire) de 1970, cette antienne n’était pas chantée seulement aux Vêpres du Jour de l’Ascension, mais durant les 10 jours entre Ascension et Pentecôte.
[7] Jean Cassien (365-vers 435), abbé et Père de l'Église, originaire de Scythie, abbé de Saint-Victor de Marseille au début du ve siècle.
[8] Saint Maxime fut évêque de Turin vers 390 ; il est mort entre 408 et 423.
[9] Homilia XLIV, édition A. Mutzenbecher, collection « Corpus Christianorum », series latina XXII, 1962, pp. 178-179.
[10] Saint Isidore, né entre 560 et 570 à Carthagène, évêque de Séville entre 601 et 636. Le Pape Jean-Paul II l’a proclamé « patron des internautes » en 2002 car, par les 20 volumes de ses « Etymologies », son œuvre peut être considérée comme l’ancêtre des bases de données actuelles, qui constituent la « toile » d’Internet.
[11] De ecclesiasticis officiis XXXVIII, 1-2, collection « Corpus Christianorum », series latina CXIII (C-M. Lawson, 1989, p.44. 
[12] « Pour savoir ce que recouvre ce mot, nous vous invitons à vous référer à l’ouvrage-référence en la matière, le Dictionnaire de Liturgie (aux Éditions CLD) signé par... notre évêque, Dom Robert Le Gall :

« Rogations

Du mot latin rogatio  : « action de demander », « supplication », « prière ». L’origine des Rogations remonte au Ve siècle : en un temps tragique, saint Mamert, évêque de Vienne, institua un jeûne et des processions chantées pendant les trois journées qui précèdent l’Ascension.
Le péril passé, la coutume persista et se répandit dans d’autres diocèses ; on demandait principalement, en ces suppli­cations solennelles, la bénédiction divine sur les travaux des champs, en vue des récoltes à venir.

La messe et la procession des Rogations n’est plus liée nécessaire­ment aux lundi, mardi et mercredi qui précèdent l’Ascension. Il revient aux Conférences épiscopales de fixer éventuellement le jour ou les jours des Rogations ; elles laissent ordinairement aux communautés paroissiales et religieuses la liberté de choisir les jours conve­nables. Le chant des litanies constitue la part principale des prières chantées lors de la procession des Rogations. »

Ainsi, si dans le calendrier liturgique tridentin les jours des Rogations correspondaient aux 37è, 38è et 39è jours après Pâques soit les trois jours précédant immédiatement le jeudi de l’Ascension, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Chaque diocèse, chaque paroisse est maintenant libre de les célébrer quand bon lui souhaite. » Voir https://toulouse.catholique.fr/Les-rogations-une-pratique-desuete
[13] Cf. A. Baillet, Histoire des festes mobiles de l’Eglise, 1703, tomme II, p. 205.
[14] Saint Grégoire de Nysse, né vers 335 en Turquie et mort en 395, évêque de Nysse en 371, théologien, père de l’Eglise.
[15] « L’Esprit Saint … agit [dans les disciples du Christ] de triple façon, … en fonction de trois occasions : avant que le Christ fût glorifié par la Passion, après qu’il eut été glorifié par la Résurrection, après sa montée dans les cieux… Tandis que le premier cas était sans éclat, le deuxième a été plus frappant et celui de maintenant plus parfait : il n’est plus là par son action comme auparavant, c’est substantiellement (ousiodoV) pourrait-on dire, qu’il est, qu’il vit avec nous. Il convenait en effet, après que le Christ se fut familièrement mêlé à nous de manière corporelle, que l’Esprit eut remonté vers lui-même, que cet Esprit redescendît vers nous » - Discours 41,11 : « Patrologie grecque » 36, 444 B-C. Voir aussi M.G. de Durand, « Pentecôte johannique et pentecôte lucanienne chez certains pères », Bulletin de Littérature Ecclésiastique 1978/2, p. 112. 
[16] Le passage d’évangile Jn 16, 5-14 était retenu pour le « quatrième dimanche après Pâques » dans le Missel de Pie V, selon une tradition antique. Il a été sorti du système de lectures pour le Temps pascal dans le Missel de Paul VI, pour une raison que nous n’avons pas pu établir. Il se retrouve aujourd’hui comme évangile du mardi de la 6ème semaine de Pâques…