Les bergers sont les premiers destinataires d’une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tous les peuples. Ces bergers ne sont pas de « gentils pâtres ». Dans le contexte juif de l’époque, ils sont considérés impurs, notamment parce que leur travail les empêche de se rendre à la synagogue. Impur comme les collecteurs d’impôts et les publicains. Tout au long de son évangile, Luc s’attache à présenter Jésus comme le témoin de la miséricorde du Père, qui va particulièrement vers les pécheurs, les laissés-pour-compte, ceux qui sont méprisés. (cf. Lc 4,18). Après avoir vu l’évènement que le Seigneur leur a fait connaître, ils témoignent et louent Dieu, préfigurant et accomplissant la mission de tout chrétien.

On peut faire précéder la messe de la nuit de Noël sous diverses formes. Elle sera un temps favorable pour faire réveiller l’espérance et créer un climat d’attente recueilli. On se préparera à la célébration du mystère de Noël.

Elle peut être en outre une belle occasion de faire participer jeunes et moins jeunes, baptisés, confirmands ou confirmés en ayant bien anticipé sa préparation.

Ce temps de veillée peut aussi permettre de chanter des chants traditionnels pour installer un climat et faire participer l’assemblée. On peut commencer par un chant d’Avent pour mettre en valeur le temps de l’attente de notre Sauveur, comme Aube nouvelle E 130 , Seigneur, venez E 20 (Vn 16) , Vienne Seigneur, vienne ton jour E 240, Préparez le chemin du Seigneur E 13-95 (Vn 1) ou EA48-08 (Répertoire de Saint-Séverin) ou simplement utiliser le chant phare de l’Avent qu’on aura chanté les 4 dimanches. Venez Divin Messie peut faire la transition pour ensuite enchainer par des chants traditionnels qui seront les bienvenus comme : Peuple fidèle, Douce nuit, Dans une étable obscure, Entre le bœuf et l’âne gris, Voici la paix sur nous Edit 14-76 (F 213) que l’assemblée se fera un plaisir d’écouter ou de chanter.

Là où la messe de la nuit est précédée d’une veillée, il faudra bien distinguer le moment où commence la messe proprement dite. Un moment de transition (musical, par exemple) sera le bienvenu. En revanche, on pourra omettre le chant d’entrée et commencer directement par le rite de pénitence après l’introduction du prêtre.

S’il n’y a pas eu de veillée, voici une proposition de chant d’entrée : 

• Au jour de la promesse X 28-45, ce chant peut être utilisé pendant le Temps de l’Avent, à Noël et à l’Epiphanie car il y a des strophes qui relatent ces différentes étapes. Pour cette messe, on pourra choisir une des strophes destinées au temps de l’Avent puis enchainer avec la cinquième strophe.
• Seigneur venez E 20 (Vn 16) : Tous est prêt pour accueillir le Divin Messie !
• Vienne Seigneur, vienne ton jour E 240 : Ce chant de l’Avent introduite la liturgie en marquant la dernière attente
• Seigneur viens nous sauver Edit 17-21 : « Seigneur, viens nous sauver, Dieu avec nous Emmanuel, Seigneur, viens nous sauver, viens, Seigneur Jésus. » Ce refrain nous permettra d’entrée dans cette belle nuit.
• La voici la nuit de Dieu F 256 (Répertoire de Saint-Séverin, Vn 1, 41) : Voici un chant de Noël qui donnera le ton de cette nuit. « La voici, la nuit de Dieu, d’où le jour va naitre comme un feu. »

Pour l’hymne du Gloire à Dieu, elle peut être chantée exceptionnellement après la lecture de l’Evangile en réponse à la dernière phrase « Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : ‘ Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime. ‘ ». Mais aussi, nous pouvons chanter après le récit de l’Evangile de Luc le chant Les anges dans nos campagnes, pour permettre à l assemblée une participation intense. Dans ce cas, l’hymne du Gloire à Dieu aura sa place habituelle.

Le psaume peut être celui de Guillaume Marionneau ZL 95-36 (Vn 111). Son écriture musicale met bien en valeur l’antienne qui annonce la naissance du sauveur. Le départ en levée et la double croche permet une ligne musicale allante. Les versets peuvent être chanté par un soliste mais aussi à 2 voix égales. Un contrechant sur l’antienne à l’orgue ou un autre instrument comme la trompette donnera de la brillance. Le psaume 95 d’Alexis Duffaure ZL 95-40 (Vn 96) donnera un ensemble plus phrasé du fait de la mesure à 4/4 et des tenues de notes pour l’antienne. Une proposition à 4 voix tant pour l’antienne que pour les versets est intéressante.

En action de grâce après la communion, on pourra opter pour des chants connus de Noël comme Aujourd’hui le Roi des cieux F 2 (Vn 111) : avec le texte de ce refrain qui donne bien la tonalité de cette fête ; L’enfant de la promesse F 37-72 (Vn 41) : un contrechant intéressant peut être chanté ou joué par un instrument ; Voici la paix sur nous Edit 14-76 et aussi le traditionnel Peuple fidèle qui est chanté dans différents pays en toutes langues. La chorale peut aussi chanter des noëls harmonisés par Christian Villeneuve ou une œuvre sacrée comme Puer natus est.

Emmanuel Graizely, responsable musique du diocèse de Besançon, et des stagiaires du stage Ancoli 2023.