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Les sept paroles du Christ en croix

Les sept paroles du Christ en croix

Publié le dans Des mots et des notes

Ne passons pas trop vite sur cette partition qui évoque les évangiles cantillés qu’on ne pratique plus guère.

 

3 raisons à cela

La cantillation du récitant est écrite avec sobriété et tout chanteur accoutumé à psalmodier entrera facilement dans cette déclamation.

Le soliste qui chantera les paroles du Christ n’aura aucune difficulté à assurer sa partie : nul effet de voix inutile, juste une mise en musique des mots, faite avec sobriété et expressivité par le compositeur dans un registre très naturel adapté à toutes les voix.

L’intervention d’un choral, qui permet à l’assistance d’adhérer et de contempler, est la partie originale de cette proposition. Clairement, il ne s’agit pas de faire chanter l’assemblée recueillie dans la procession d’adoration, mais d’actualiser le mystère en soutenant la démarche par le « Venez, adorons-le ». L’harmonisation originale de la troisième phrase apporte une couleur lumineuse d’une grande subtilité.

 

Quelques conditions pour bien réaliser la mise en oeuvre
  • Le récitant devra avoir travaillé soigneusement avec l’organiste pour que l’accompagnement soit fluide et bien en place.
  • Le soliste a une partie mesurée qui s’enchaîne avec le choral. Il sera donc judicieux de choisir le même tempo. Très astucieusement les paroles prononcées par d’autres personnages que le Christ, les larrons, sont aussi mesurées, ce qui permet à l’auditeur de percevoir les dialogues.      
  • Bien évidemment il faut avoir une chorale qui assure la réponse. Pour autant pas besoin d’avoir un chœur polyphonique expérimenté. La version à 3 voix qui correspond à l’accompagnement d’orgue n’est proposée que pour conclure, et cette sobriété choisie est judicieuse. Doit-on se priver de cette belle composition si l’on n’a pas de chorale comme dans certaines paroisses ? Non, car un petit groupe de chanteurs à l’unisson suffira à mettre en œuvre cette belle alternance.
  • L’organiste par contre est ici indispensable, mais pas besoin d’avoir un virtuose. La partition est à la portée de tout organiste habitué à accompagner le chant d’assemblée. Le choix des quelques dissonances est réservé à l’évocation de la douleur, par exemple sous « J’ai soif ».

 

Rappelons qu’aucun Évangile ne relate les sept dernières paroles du Christ en croix ; il faut combiner les passions selon saint Luc et selon saint Jean. Si cette expression nous est si familière, c’est qu’il y a de très beaux exemples dans la musique depuis l’époque baroque jusqu’à nos jours avec solistes, chœur et orchestre. Citons les plus connus : Pergolèse, Haydn, Gounod, Franck.

Isabelle Schiffmann, diocèse de Besançon.

 

Les sept paroles du Christ en croix XH78-60